Nul n'est parfait en ce monde. Il y avait le Christ, naturellement, mais il n'était pas prouvé qu'il fut un saint. en réalité, d'après le Nouveau Testament, il n'avait rendu le salut accessible qu'aux juifs. Mais ils l'avaient repoussé. Aussi, Saint Paul, constatant que les juifs n'étaient pas prêts à abandonner la religion pour laquelle ils s'étaient tant battus et avaient tant souffert, s'était tournés vers le Gentils. il avait fait certaines concessions, adopté certains compromis, et le christianisme, qu'on aurait mieux fait d'appeller paulisme, avait été lancé. Mais paul était un pervers, parce que l'abstinence sexuelle totale est une perversion sexuelle. [...] Il y a des gens qui sont presque totalement dépourvus de libido. Peut-être le Christ et saint Paul appartenait-ils à cette catégorie. Ou peut-être avaient-ils sublimé leurs pulsions sexuelles en quelque chose de plus important, un besoin d'exhiber la Vérité aux autres.
Bouddha, peut-être, était un saint. Héritier de richesses et d'un puissant trône, marié à un ravissante princesse qui lui avait donné plusieurs enfants, il avait renoncé à tout pour partir sur les routes de l'Inde, au contact des misères des pauvres et de la pure inéluctabilité de la mort, à la recherche de la Vérité. Ainsi avait-il fondé le Bouddhisme, finalement rejeté par le peuple même que bouddha voulait aider, le peuple hindou. Mais ses disciples avait porté sa religion autre part, ou elle s'était épanouie. tout comme saint Paul avait exporté l'enseignement du Christ pour en semer la graine chez les étrangers.
Les religions du Christ, de saint Paul et de Bouddha avaient commencé à dégénérer avant même que leurs fondateurs eussent refroidi dans la tombe.
Phillip José Farmer, le noir dessein, troisème tome du fleuve de l'éternité
Mis à jour (Vendredi, 06 Mai 2011 15:51)